esseuler

esseuler

⇒ESSEULER, verbe trans.
Littér. Laisser seul, isoler. La première absence, qui esseule si bien les jeunes mariés (H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 162).
♦ [Suivi de la prép. de] L'on refuse quelquefois la sépulture à ces brebis, esseulées du troupeau de la mère Angélique (CHATEAUBR., Rancé, 1844, p. 159).
— Emploi pronom. réfl. S'isoler. Quand leurs rêves, la nuit, s'esseulent (VERHAEREN, Villes tentac., 1895, p. 146).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. esseulement. Solitude. Il lui narrait les phases (...) de son cafard, de son alcoolisme, de son esseulement (QUENEAU, Loin, 1944, p. 190).
Prononc. et Orth. Cf. esseulé, ée. Étymol. et Hist. 1225-30 esseulés part. passé « laissé seul » (Beuve de Hantone, III, 9834 ds T.-L.); XIIIe s. [ms.] essoler aucun « abandonner quelqu'un » (Livre des hist., B.N. 20215, f° 156b ds GDF. Compl.). Dér. de seul; préf. é-2; dés. -er. Fréq. abs. littér. :2.

esseuler [esœle] v. tr.
ÉTYM. Fin XVIIe; de esseulé.
❖
♦ Littér. (rare). Laisser (qqn) seul. ⇒ Isoler.
1 (…) les vertus de la première absence, qui esseule si bien les jeunes mariées (…)
Hervé Bazin, Qui j'ose aimer, p. 164.
——————
s'esseuler v. pron.
ÉTYM. (XIIIe).
♦ Réfl. Chercher à être, à rester seul. ⇒ Isoler (s').
2 (…) il est bien beau de se faire toute petite pour dominer et de s'esseuler pour se casser (s'enfuir), mais encore faut-il être un peu chevillée (…)
A. Sarrazin, la Cavale, p. 66.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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